Le Compendium
      Albert Balasse

 

Grand microscope à tambour

Coffret d'un grand microscope à tambour (Martin type drum microscope) - Royaume-Uni - Vers 1830.
Dimensions approximatives : 27 x 14 x 9 cm - Hauteur minimum du microscope : environ 25 cm.

Le microscope est accompagné de ses accessoires. Six objectifs numérotés de 1 (le plus fort) à 6 (le plus faible) ; six groupes de préparations sur barrettes en os ; une loupe sur support articulé pour éclairer les objets opaques ; un tube en verre, une cellule d'observation (live-box) et une cuve large pour contenir les spécimens lors de l'examen ; une pince articulée pour maintenir les petits objets ; une pincette simple ; deux plaques circulaires à encastrer sur la platine du microscope, l'une à double face blanche et noire, l'autre transparente ; un étui pour conserver les disques en mica utilisés dans la confection des préparations et une loupe cerclée pour observer les objets de grandes dimensions.

Les barrettes de préparations transparentes

Le microscope est prévu pour recevoir des barrettes en os portant des préparations microscopiques transparentes pour certaines d'entre elles et opaques pour les autres. Ces barrettes, de près de 9 cm de longueur, ont une extrémité taillée en biseau pour faciliter leur introduction entre la platine du microscope et, sous cette platine, une presse à ressort qui les maintient plaquées vers le haut et bien en place.

Dessin "The microscope made easy"- Henry Baker - 1754

Les préparations transparentes, objets de faible épaisseur ou coupes, sont présentées entre deux fins disques en mica. L'ensemble est maintenu, dans chaque logement circulaire creusé de part en part dans la barrette en os, par un anneau ressort métallique.

Recto et verso d'une barrette de
de préparations transparentes

Les barrettes de préparations opaques et la loupe articulée

Certaines préparations sont collées directement sur le fond du logement circulaire creusé, cette fois-ci, jusqu'à mi- épaisseur de la barrette. Aucune protection ne les recouvre et il est nécessaire de les éclairer par-dessus. Pour cela, on utilise une petite loupe articulée très bombée (bull eye) qui se fixe sur le bord de la platine du microscope et qui permet de concentrer la lumière sur le spécimen observé.

Barrette de préparations opaques

Dessin de la notice du microscope de naturaliste
type Cary-Gould présent dans le Compendium

Le tube en verre, la live-box et la cuve à fond transparent

Dans "The microscope made easy" - Henry Baker - 1754

Le tube en verre est utilisé pour l'observation, en milieu aqueux, de petits poissons ou autres animaux de forme allongée. Il est représenté dans les anciens traités de microscopie tout comme la cellule d'observation ou live-box qui suit et que l'on choisit pour maintenir entre deux verres divers animalcules ou même, petits insectes vivants.

Les deux parties de la live-box

Une cuve à fond transparent, dont la surface est plus grande que celle de la live-box facilite certaines observations et travaux.

La pince articulée

A gauche,
"L'Etudiant  micrographe" - A. Chevalier - Paris1882

La loupe cerclée, la pincette et les inserts pour la platine

Les deux faces de l'insert réversible
blanc et noir.

Et enfin ...

... le tout petit étui de 12 mm de diamètre et 13 de hauteur, servant à conserver les disques en mica utilisés dans la confection des préparations.

 

Vers 1850, un appareil du même type est présenté dans

PIKE'S
ILLUSTRATED DESCRIPTIVE CATALOGUE
OF
OPTICAL, MATHEMATCAL
AND
PHILOSOPHICAL INSTRUMENTS

par Benjamin PIKE JR., Optician

(New York)

 

Retour sur les préparations ...

Quatre barrettes portent des spécimens sous mica, observables par transparence comme les écailles de l'aile d'un papillon, une aile de mouche, un fragment de tissu de lin ainsi que quelques coupes botaniques conservées entre disques de mica... Les deux autres sont composées d'éléments présentant un certain relief, collés dans des cavités à l'air libre.

Nous avons photographié certaines de ces préparations en utilisant un microscope moderne muni d'un éclairage épiscopique. Le grossissement choisi est volontairement faible et il permet de juger de la qualité des spécimens et de leur bonne conservation. Si nous reconnaissons dans la première image, un fragment d'élytre du coléoptère entimus impérialis, le "diamond beetle" ou "scarabée diamant", les amateurs micrographes avertis pourront sans doute nous renseigner sur la signification des autres photographies ...
 

Fragment d'élytre de l'Entimus impérialis,
le diamond beetle ou scarabée diamant.

 

Avant de refermer le coffret, notons la présence d'un tiroir visible uniquement lorsque le microscope est absent. Il ne renferme qu'une lame en verre aux bords rodés de près de 9 cm de longueur. Il devait permettre de ranger des accessoires supplémentaires, la notice de l'instrument, la liste manuscrite des préparations, ou même des barrettes vierges pour de nouvelles réalisations ...

vers 1740

 vers1830

Georges Oberhaeuser
"microscope à niche"

Culpeper and Scarlet's
"Double reflecting microscope"

Benjamin Martin's
"Pocket Reflecting Microscope"

"drum microscope"

Illustrations du JOURNAL OF THE ROYAL MICROSCOPICAL SOCIETY - avril 1899 et octobre 1910
Documents traités par Le Compendium

La forme des microscopes, et en particulier celle du support du tube optique, a beaucoup évolué durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle. On remarque toutefois, dès le début du XIXe siècle et chez certains constructeurs, un retour à la disposition choisie par Culpeper et surtout Benjamin Martin une centaine d'années plus tôt. Cela est vrai pour le "microscope à tambour" (drum microscope), mais aussi pour le "microscope à niche" typiquement français proposé par Oberhaeuser, Chevalier ou Lerebours. On donne souvent le qualificatif "Martin type drum microscope" à la version anglaise décrite sur cette page ...

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277 / 21 août 2016